L'abbaye Saint Vincent a été fondée en 1069 par Airaud Gassedenier, chevalier proche du duc d'Aquitaine. Au cours de l'année 1076 le duc d'Aquitaine Guy-Geoffroy se rend dans la résidence d'Airaud, à Vouvant, pour confirmer cette fondation. Les dons des ducs affluent, et l'abbaye confiée à des chanoines de Saint-Augustin accueille en 1141 la belle Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre, muse des troubadours et grand-mère de l'Europe. Grâce à elle l'abbaye se voit accorder le statut d'abbaye royale et connait alors une période de grande prospérité. S'unissant aux abbayes de Maillezais, Saint-Michel-en-l'Herm, Saint Maixent et l'Absie, les moines de Nieul-sur-l'Autise entreprennent une vaste campagne d'aménagement du Marais Poitevin. Dès le 16ème siècle l'abbaye Saint Vincent vit ses heures les plus sombres. Les Guerres de Religion causent très vite sa ruine. Le choeur, le réfectoire, la salle capitulaire et les cuisines sont détruits. Les moines quittent les lieux, malgré les efforts de réhabilitation entrepris sous l'impulsion de l'abbé Pierre Brisson dans la première moitié du 17ème siècle. L'abbaye est peu à peu délaissée, la vie monastique y disparait, si bien que suite à la Révolution terres et bâtiments sont vendus comme Biens Nationaux. En 1968 le Conseil Départemental de la Vendée rachète l'abbaye, puis lance un grand projet de restauration et de mise en valeur de ce patrimoine historique et culturel. Depuis le Département en assure l'animation. L'abbaye reste à ce jour l'un des plus précieux témoins du patrimoine religieux bas-poitevin.